Corfou : notre avis (un peu) négatif après une semaine sur l’île

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Corfou, joyau de la mer Ionienne, attire chaque année des milliers de voyageurs en quête de paysages idylliques, de criques turquoise et de douceur méditerranéenne. Nous aussi, on a craqué pour cette image de carte postale… mais sur place, notre enthousiasme est vite retombé.
Ce séjour nous a laissé un goût mitigé, et c’est ce qu’on souhaite partager ici. Non pas pour casser gratuitement la destination, mais pour apporter un regard plus nuancé – un contrepoids aux nombreux avis très positifs. Car oui, Corfou a ses charmes, mais elle a aussi ses revers… souvent absents des récits de voyage traditionnels.

Propreté et gestion des déchets : le vrai point noir de Corfou

S’il ne fallait retenir qu’un seul bémol de notre séjour à Corfou, ce serait sans hésiter la propreté. Dans plusieurs zones touristiques — notamment les plus fréquentées en haute saison — l’accumulation de déchets saute aux yeux. Les infrastructures semblent tout simplement dépassées par l’afflux de visiteurs : poubelles débordantes, déchets abandonnés au bord des routes, et même sur certaines plages pourtant réputées.

Ce manque d’entretien ne se limite pas aux zones reculées : on l’observe aussi dans des lieux centraux comme les abords de villages, les parkings touristiques ou les accès aux plages. Le contraste est parfois saisissant entre la beauté naturelle des paysages et les détritus qui s’y invitent.

Sur plusieurs plages, nous avons vu des détritus dans le sable, et parfois même flottant dans l’eau. Pour une destination balnéaire, c’est franchement décevant. On s’attend à trouver une nature préservée, et l’image de carte postale en prend un sérieux coup.

Ce problème dans la gestion des déchets nuit à l’expérience globale et laisse un goût amer. D’autant plus que Corfou reste souvent perçue — à tort — comme une île plus authentique ou plus verte que d’autres. Une déception d’autant plus forte que la beauté du cadre naturel, elle, est bien réelle… quand elle n’est pas gâchée.

Surcharge touristique et infrastructures inadaptées : un cocktail étouffant en été

Si vous envisagez de visiter Corfou en juillet ou août, préparez-vous à faire face à une véritable marée humaine. L’île a beau être charmante, elle semble parfois incapable d’absorber le flot de touristes qu’elle attire chaque été. Résultat : les sites les plus connus — comme Paleokastritsa, le palais de l’Achilleion ou encore la vieille ville de Corfou — sont souvent bondés, rendant les visites étouffantes et les balades bien moins plaisantes qu’espéré.

Le problème ne s’arrête pas là. Les routes, souvent étroites et sinueuses, deviennent vite saturées. On a parfois eu l’impression d’être sur une île qui n’était pas préparée à accueillir autant de véhicules à la fois. Embouteillages, stress au volant, dépassements périlleux dans les virages… Ce n’est pas exactement ce qu’on attend de vacances reposantes.

Quant au stationnement, là aussi, c’est compliqué : les places sont rares et les parkings payants peuvent vite peser sur le budget, surtout dans les zones très touristiques. On a parfois tourné longtemps avant de pouvoir se garer, ce qui peut vite devenir frustrant — surtout sous 35°C.

À cela s’ajoute une signalétique souvent peu claire, des trottoirs absents dans certaines zones et une accessibilité limitée en transports en commun. Bref, sans voiture (et beaucoup de patience), il devient difficile de profiter pleinement de l’île… et avec voiture, ce n’est pas toujours plus simple.

Un rapport qualité-prix jugé décevant

C’est l’un des points qui revient le plus souvent dans les retours d’expérience : Corfou donne parfois l’impression de « trop cher pour ce que c’est ». Les prix, notamment en haute saison, peuvent grimper vite — que ce soit pour se loger, manger au restaurant ou réserver une activité touristique. Or, face à ces tarifs souvent élevés, les prestations ne sont pas toujours au rendez-vous. Nous avons parfois eu le sentiment de payer pour un standing qui n’était pas là : hébergements vieillots, service approximatif, restaurants attrape-touristes…

Ce ressenti est accentué quand on compare Corfou à d’autres îles grecques comme Paros, Naxos ou même certaines zones de Crète, où l’accueil est souvent plus chaleureux, les paysages tout aussi beaux, et les prix bien plus raisonnables. Il ne s’agit pas de dire que tout est hors de prix, mais le rapport qualité-prix général semble déséquilibré, surtout quand on s’attend à un séjour simple et dépaysant sans se ruiner.

Pour plusieurs voyageurs — et on partage ce point — ce décalage entre attentes et réalité peut laisser un goût amer, et peser sur l’appréciation globale du séjour.

corfou carte postale

Une richesse culturelle en demi-teinte

Corfou séduit par son passé aux multiples influences — vénitiennes, françaises, britanniques — mais l’expérience culturelle sur place divise. Certains sites emblématiques, comme l’Achilleion, palais néo-classique commandé par l’impératrice Sissi, ou le Musée d’art asiatique, situé dans un ancien palais colonial, valent le détour. Toutefois, plusieurs visiteurs s’accordent à dire que l’offre muséale reste modeste et que les incontournables se visitent rapidement. La vieille ville de Corfou, classée au patrimoine mondial de l’UNESCO, enchante par son architecture et son ambiance méditerranéenne, mais peut aussi paraître trop “lissée” ou trop touristique aux yeux de ceux en quête d’authenticité. Tout dépend donc des attentes : les amateurs d’histoire y trouveront quelques pépites, mais les passionnés de patrimoine dense ou insolite pourraient rester un peu sur leur faim.

Conseils pour profiter au mieux de Corfou

Corfou reste une destination qui peut séduire, à condition de bien préparer son séjour. Pour éviter les désagréments souvent évoqués, il est préférable de voyager hors saison, notamment en mai, juin ou septembre, lorsque l’île est plus calme et les prix plus abordables.

Sortir des sentiers battus est également une bonne stratégie : l’intérieur de l’île et certains villages moins connus offrent un aperçu plus authentique et paisible de Corfou, loin de la foule des sites touristiques.

Côté plages, les sites très connus comme Glyfada, Barbati ou Agios Gordios sont souvent bondés et saturés de parasols payants, ce qui limite l’espace pour ceux qui cherchent simplement un coin tranquille. Parmi les rares exceptions, la plage de Paleokastritsa offre un cadre plus préservé, même si certains visiteurs déplorent la présence d’un marchand ambulant peu recommandé.

Enfin, si certains de ces aspects sont rédhibitoires pour vous, il peut être judicieux de comparer avec d’autres îles grecques comme la Crète ou Paros, qui proposent parfois un meilleur équilibre entre charme, authenticité et tranquillité.

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