Un chemin à part, sauvage, intime… Voici mon retour d’expérience après avoir parcouru le chemin de Stevenson, seul·e avec mon sac à dos, entre forêts profondes, rencontres rares mais marquantes, et paysages à couper le souffle. Ce GR, à l’écart des grandes foules, invite autant à la contemplation qu’à l’introspection. Mais avant de se lancer, de nombreuses questions surgissent : faut-il une bonne condition physique ? Peut-on partir seul·e en toute sécurité ? Comment bien s’équiper ? Est-ce adapté aux enfants ? Est-ce mieux d’y aller avec une agence ?
Je partage ici mes impressions, ce que j’ai appris sur le terrain, et des éléments concrets pour vous aider à savoir si ce chemin est fait pour vous.
L’ambiance du chemin de Stevenson : entre solitude, nature et introspection
Le chemin de Stevenson se distingue par son atmosphère unique, très différente de celle des grands itinéraires comme Compostelle. Ici, pas de foule ni de grandes haltes spirituelles, mais une immersion totale dans la nature, propice au retour à soi.
Un chemin plus sauvage et intimiste
On traverse des territoires reculés, parfois très peu habités. Cela crée une ambiance plus solitaire, presque contemplative, qui séduit les marcheurs en quête de silence et d’authenticité.
Moins de rencontres, mais des échanges plus profonds
On croise moins de monde qu’en Espagne ou sur la voie du Puy. Mais les rencontres, quand elles ont lieu, sont souvent plus spontanées et chaleureuses.
Parfait pour ceux qui recherchent une forme d’introspection ou qui veulent randonner en couple ou en solo.
Un chemin à l’identité multiple
Le chemin de Stevenson ne se résume pas à un simple itinéraire de randonnée. Il porte en lui plusieurs identités, qui se dévoilent au fil des kilomètres.
Il est d’abord littéraire, bien sûr, inspiré par le célèbre récit Voyage avec un âne dans les Cévennes de Robert Louis Stevenson, qui continue de guider et d’émouvoir de nombreux marcheurs.
Il est aussi profondément nature, traversant montagnes, forêts, plateaux et vallées dans une immersion totale loin de l’agitation.
Enfin, pour certain·es, il revêt une dimension spirituelle, plus discrète et personnelle que celle du chemin de Compostelle, mais tout aussi puissante pour qui cherche à se reconnecter à soi.
Accessibilité & difficulté du chemin de Stevenson
Le chemin de Stevenson (GR70) séduit de nombreux marcheurs en quête d’aventure, de paysages grandioses et de déconnexion. Mais avant de se lancer sur cette randonnée mythique, une question revient souvent : est-elle accessible à tous ?
Quel est le niveau de difficulté ?
Le chemin de Stevenson s’étend sur environ 250 km, entre le Puy-en-Velay (Haute-Loire) et Saint-Jean-du-Gard (Gard). Ce n’est pas une balade de santé, mais ce n’est pas non plus une expédition réservée aux athlètes. On parle généralement d’un niveau de difficulté modéré.
- dénivelé globalement raisonnable : les étapes alternent entre montées douces et descentes, mais certaines journées peuvent accumuler plus de 600 mètres de dénivelé positif.
- étapes longues : certaines journées dépassent les 20 km, ce qui peut être éprouvant sans entraînement préalable.
Certains tronçons sont-ils plus complexes que d’autres ?
Oui, certains passages sont plus exigeants :
- Le Mont Lozère, avec son ambiance minérale et son altitude (environ 1 700 m), peut être impressionnant, surtout par mauvais temps.
- Les Monts de la Margeride sont également réputés pour être assez sauvages, avec peu de villages pour faire des pauses.
À noter aussi que la signalisation peut être un peu légère sur certains tronçons. Il est donc conseillé d’avoir une bonne carte ou une application GPS dédiée aux randonnées (comme Visorando ou AllTrails).
Le chemin est-il adapté aux débutants ? aux enfants ?
- Débutants : oui, à condition de bien préparer son itinéraire. Il est tout à fait possible de marcher 3 à 5 jours sur une partie du chemin, en sélectionnant les tronçons les plus accessibles.
- Enfants : cela dépend de leur âge et de leur expérience. Des familles témoignent avoir fait le chemin avec des enfants de 8 à 12 ans, en adaptant les étapes (entre 10 et 15 km/jour) et en prévoyant des temps de pause et d’observation de la nature.
🧳 Conseil d’Elsa : si vous débutez, pourquoi ne pas opter pour un parcours avec portage de bagages inclus ? Cela permet d’alléger le sac à dos et de mieux profiter de l’expérience.

Seul·e, en famille ou avec une agence : quelle expérience vivre sur le chemin de Stevenson ?
Peut-on partir seul·e en toute sécurité ? Randonnée féminine en solo ?
Le chemin de Stevenson peut tout à fait être parcouru en solo, que ce soit pour une expérience introspective ou pour profiter pleinement de la nature. En général, le sentier est bien balisé et fréquenté, ce qui garantit un certain niveau de sécurité. Toutefois, comme pour toute randonnée en solitaire, il est important de préparer son itinéraire et de rester vigilant, notamment sur les parties isolées ou les passages plus complexes. Pour les femmes qui partent seules, les témoignages sont globalement positifs, mais la prudence reste de mise, notamment en soirée.
Est-il pertinent de partir avec une agence ?
Partir avec un prestataire de séjour organisé peut être une option intéressante si vous préférez être guidé·e, ou si vous manquez de temps pour organiser votre randonnée. Les avantages sont nombreux : transport des bagages, hébergements réservés, et parfois un accompagnement local pour découvrir l’histoire et les spécificités du chemin. Cependant, cela peut limiter l’autonomie et la spontanéité de votre parcours. Les inconvénients incluent le coût, souvent plus élevé que pour une randonnée autonome, et le fait de devoir s’adapter à un planning préétabli.
Affluence sur le chemin : quand partir pour éviter la foule ?
Le chemin de Stevenson a gagné en popularité ces dernières années, au point que certains tronçons peuvent être très fréquentés en haute saison. Si vous cherchez la tranquillité, mieux vaut bien choisir votre période de départ.
Un chemin victime de son succès
Le parcours est de plus en plus prisé, notamment entre Le Puy-en-Velay et Florac, ce qui peut entraîner une saturation des hébergements et une ambiance parfois moins paisible que ce qu’on imagine.
Les tronçons les plus fréquentés
- Les étapes autour du Mont Lozère ou du Gévaudan attirent beaucoup de monde pour leurs paysages spectaculaires.
- Le début du parcours (Le Puy ➝ Monastier-sur-Gazeille) est souvent très fréquenté, surtout en juillet-août.
Quand partir pour éviter la foule ?
- Printemps (mai-juin) : la nature est en pleine floraison, les températures sont agréables, et la fréquentation reste modérée.
- Automne (septembre-début octobre) : ambiance plus calme, couleurs magnifiques, météo encore favorable.
- Évitez juillet-août si vous souhaitez une expérience plus intime, surtout sans réservation.
Chemin de Stevenson : une alternative plus sauvage à Compostelle ?
Beaucoup de randonneurs se posent la question : est-ce mieux ou moins bien que Compostelle ?
Le chemin de Stevenson se distingue par une atmosphère plus intime et sauvage, loin de l’afflux touristique souvent associé à Compostelle. Ici, moins de structures et d’hébergements massifs, mais davantage de nature, de silence, et des paysages souvent époustouflants. Il traverse des régions de montagnes et de forêts, notamment en Lozère et dans les Cévennes, offrant une immersion profonde dans des territoires reculés. Pour certains, cela rend l’expérience plus authentique… mais aussi plus rustique.
À l’inverse, Compostelle séduit par un réseau d’accueil très dense, la convivialité entre pèlerins, et la richesse culturelle de son tracé. C’est un chemin plus fréquenté, mieux balisé, avec une dimension spirituelle souvent plus marquée. Son itinéraire, qui traverse la France, le Portugal ou l’Espagne, est aussi plus varié et accessible à différents profils de marcheurs.
Au fond, il ne s’agit pas de savoir lequel est meilleur, mais plutôt lequel vous correspond le mieux — ici et maintenant. Besoin de solitude, de nature brute, d’introspection ? Le Stevenson vous tend les bras. Envie de rencontres quotidiennes, d’un cadre plus structuré et de l’énergie du collectif ? Compostelle peut être la voie. Chaque chemin a sa propre magie… à vous de choisir celui qui résonne avec ce que vous cherchez aujourd’hui.