Vous avez deux boîtes de teinture dans la salle de bain (ou deux tubes), et l’idée vous vient naturellement : est-ce que je peux mélanger ces deux couleurs pour obtenir “pile” la nuance que je veux ? Sur le papier, ça semble simple sauf qu’en coloration, tout ne se mélange pas de la même façon. Entre une coloration en kit avec oxydant, un colorant direct (semi-permanent) ou une coloration végétale, les règles changent et c’est souvent là que naissent les mauvaises surprises (trop foncé, reflets inattendus, résultat inégal).
Dans cet article, je vous explique quand c’est possible, quand je vous conseille d’éviter, et surtout comment décider en 30 secondes selon le type de teinture que vous avez. L’objectif : vous aider à faire un choix sûr, sans prise de tête, et avec un rendu le plus prévisible possible.
Avant de mélanger : quelle teinture avez-vous vraiment ?
Avant de vouloir mélanger deux colorations, je commence toujours par identifier le produit. C’est ce point qui explique pourquoi on lit tout et son contraire : on ne mélange pas pareil une coloration avec oxydant, un colorant direct ou une coloration végétale. Une fois que vous savez ce que vous avez entre les mains, le résultat devient beaucoup plus prévisible.
La coloration avec oxydant (kits, permanente, ton sur ton)
C’est la coloration la plus courante en kit. Elle fonctionne avec un révélateur/oxydant : il y a une réaction chimique, ce n’est pas juste un pigment qui se dépose. Vous la reconnaissez en général parce qu’il y a deux produits à mélanger (crème colorante + révélateur) et une notice très précise sur le mélange, le temps de pose et parfois le “volume” de l’oxydant.
Même si c’est écrit “sans ammoniaque”, ça peut rester une coloration avec oxydant. Et dans ce cas, je vous conseille d’être prudente si vous voulez mélanger différentes marques : le rendu est souvent plus difficile à anticiper.
Le colorant direct (semi-permanent, masque colorant)
Ici, pas d’oxydant. On est sur un produit qui dépose du pigment sur la fibre, souvent dans une base type “soin”. Vous le repérez parce qu’il n’y a pas de flacon révélateur, et que les mots “colorant direct”, “semi-permanent”, “masque/soin repigmentant” reviennent souvent.
C’est en général le type le plus simple à mélanger pour obtenir une couleur intermédiaire. Mais je recommande quand même une mèche test, surtout sur un blond, sur des cheveux déjà colorés, ou si vos longueurs sont très poreuses (les pigments peuvent foncer plus vite que prévu).
La coloration végétale (poudre)
La coloration végétale se présente en poudre : on la mélange avec de l’eau pour faire une pâte, puis on applique et on laisse poser. Le résultat dépend beaucoup de votre couleur de base et peut évoluer différemment d’une coloration avec oxydant.
On peut parfois mélanger des poudres pour ajuster des teintes, mais je garde la même logique “sans effort” : test sur une petite mèche si vous avez un doute, surtout si vous avez des cheveux blancs ou une base claire.
Peut-on mélanger 2 colorations ? Les cas les plus fréquents
Quand on parle de mélanger 2 couleurs de teinture cheveux, je pars d’une règle simple : dès qu’il y a un oxydant, je conseille la prudence, parce que le résultat devient plus difficile à prévoir. À l’inverse, certains produits sont conçus pour être modulés, et là, mélanger peut avoir du sens.
Mélanger 2 teintes d’un même kit : pourquoi c’est souvent déconseillé
Si vous avez deux boîtes “prêtes à l’emploi” (les kits avec révélateur/oxydant), la tentation est grande de faire un mix pour obtenir une couleur pile entre les deux. Le problème, c’est que les marques conçoivent leurs produits pour être utilisés tels quels, avec les éléments du kit, et déconseillent explicitement de mélanger deux teintes entre elles. L’idée, c’est d’éviter un résultat imprévisible et de garantir le rendu (y compris la couverture des cheveux blancs) tel qu’annoncé sur la boîte.
Dans la vraie vie, certaines personnes le font quand même… mais si votre objectif est de limiter les risques, je vous conseille plutôt de choisir une seule teinte (celle qui correspond le mieux à votre base), puis d’ajuster ensuite : soit sur l’entretien, soit lors de la prochaine coloration, plutôt que de “bricoler” le mélange le jour J.
Mélanger 2 teintes dans une gamme qui autorise le sur-mesure
Là, c’est différent : certaines marques indiquent clairement que vous pouvez mélanger leurs nuances entre elles, parce que c’est prévu dans leur logique de formulation. C’est notamment le cas en coloration végétale chez khadi, qui explique que toutes les nuances peuvent se mélanger, et que la température de préparation peut influencer un rendu plus “chaud” ou plus “froid”.
Dans ce scénario, je reste quand même “méthode sans effort” : je mélange en petite quantité, je vise des teintes assez proches, et je fais une mèche test si j’ai un doute (surtout sur cheveux clairs/blonds, cheveux déjà colorés, ou cheveux blancs).
Mélanger 2 marques différentes : le cas qui revient tout le temps
C’est la question qui revient le plus sur les forums : “j’ai deux colorations de marques différentes, est-il possible de mélanger ?”. La réponse la plus prudente dépend du type de produit.
Pour une coloration d’oxydation (permanente/ton sur ton avec révélateur), je l’éviterais : formulations différentes, oxydants différents, résultat plus difficile à anticiper. En revanche, pour un colorant direct / semi-permanent (sans oxydant), les retours d’expérience sont souvent plus souples : l’idée, c’est que ce sont surtout des pigments dans une base “soin”, donc mélanger deux marques peut fonctionner à condition que ce soit bien le même type de produit.
Si vous hésitez entre deux marques, mon réflexe “sécurité” reste le même : je ne mélange pas par défaut, je choisis une seule coloration pour cette fois, et je garde l’autre pour plus tard (ou pour ajuster via une patine/entretien), plutôt que de tenter un mélange impossible à prévoir.

Doser 2 couleurs pour obtenir une nuance “entre les deux”
Si vous êtes dans un cas où mélanger deux colorations est possible (par exemple un colorant direct, une coloration végétale, ou une gamme qui autorise le sur-mesure), le dosage fait toute la différence. L’objectif est simple : obtenir une coloration intermédiaire sans partir dans un résultat “au hasard”.
Rester sur 2 teintes proches
Pour que le mélange reste cohérent, je mélange en priorité deux teintes proches : deux blonds voisins, deux châtains voisins, ou deux nuances avec un reflet similaire. Plus les teintes sont éloignées, plus vous risquez un rendu qui bascule d’un côté (souvent plus foncé) ou un reflet moins joli que prévu, surtout sur cheveux très clairs, sensibilisés, ou avec des cheveux blancs.
Les proportions simples à retenir
Pour une nuance vraiment “entre les deux”, je fais simple : moitié/moitié. Vous obtenez en général un compromis assez fidèle entre les deux couleurs.
Si je veux juste “tirer” vers une teinte (par exemple garder la base mais corriger un reflet), je garde une couleur majoritaire et je n’ajoute qu’un peu de l’autre. Ça marche bien quand vous hésitez entre deux teintes proches ou quand vous voulez ajuster un reflet sans tout changer.
Petit réflexe qui aide beaucoup : je note les proportions utilisées. Si la couleur est réussie, vous pourrez la reproduire sans vous reposer sur la mémoire.
Si votre coloration utilise un oxydant : suivez la notice
Dans les gammes où l’on mélange des teintes avec un révélateur, on ne “bidouille” pas le ratio avec l’oxydant. Vous pouvez doser vos deux teintes entre elles, mais vous respectez ensuite le ratio indiqué pour le mélange final. C’est ce qui évite une coloration qui prend mal, qui vire, ou qui ne couvre pas comme prévu.
Les pièges qui font rater (et comment les éviter)
Même si vous mélangez deux teintes proches, certains détails peuvent faire dérailler la coloration. Voilà les pièges les plus fréquents, et quoi faire pour garder un résultat prévisible.
“Ça va tourner vert / bizarre ?” → comprendre les reflets
Ça peut arriver surtout sur une base très jaune (souvent un blond) si vous utilisez une coloration très cendrée. L’idée, c’est que les pigments “froids” cherchent à neutraliser le jaune, et sur certaines bases ça peut tirer vers un rendu gris/kaki. Si vous avez un doute, restez sur deux colorations proches, n’abusez pas du cendré, et faites une mèche test sur une zone discrète.
“Je peux garder le reste du mélange ?”
Si votre coloration se mélange avec un oxydant (révélateur), je considère que non : une fois mélangé, le produit commence sa réaction et il est fait pour être utilisé rapidement. Garder un mélange déjà préparé peut donner une couleur moins fiable et augmenter le risque d’irritation. En pratique, mieux vaut jeter le surplus déjà mélangé et ne conserver que des produits non mélangés, selon la notice.
“Je laisse plus longtemps pour que ça prenne mieux ?”
Non, je vous le déconseille. Le temps de pose est calibré pour développer la couleur correctement : dépasser la durée peut foncer le résultat, fragiliser le cheveu et irriter le cuir chevelu, sans garantir une meilleure couverture. Si vous hésitez entre deux teintes, il vaut mieux ajuster la nuance (quand c’est possible) plutôt que de “rattraper” avec le temps de pose.
Le réflexe qui évite 90 % des ratés : test + mèche test + notice”
Si je veux un résultat prévisible quand je mélange, je fais simple. Je respecte le test allergie 48 h (surtout si je change de produit ou de teinte). Ensuite, je fais une mèche test cachée avec le mélange : c’est le seul moyen de voir comment les pigments réagissent sur ma base. Enfin, je suis la notice à la lettre pour le ratio (s’il y a un oxydant) et le temps de pose : je ne “rattrape” pas une hésitation en laissant plus longtemps.