“Je ne supporte plus les remarques de mon mari.”
Peut-être que vous avez déjà prononcé cette phrase ou pensée très fort. Ce n’est pas qu’un simple agacement passager. Souvent, c’est le signe d’un trop-plein émotionnel, d’une lassitude qui s’installe, ou d’un respect qui disparaît petit à petit.
Moi, c’est Elsa. Et sur Belle(s) sans effort, je parle souvent de beauté et de bien-être. Mais j’ai aussi envie qu’on parle vrai. Parce que notre bien-être intérieur est aussi influencé par les relations qu’on vit au quotidien, et notamment celle avec la personne qui partage notre vie.
Quand les critiques et reproches deviennent une habitude, on finit par douter de soi, de ses choix, de sa valeur.
Souvent, on a déjà tout essayé : parler, expliquer… mais en face, c’est le mur, le silence ou la colère. Parfois, on prend sur soi. Et puis un jour, ça explose.
Alors, comment faire ? Faut-il encore espérer que ça change ? Peut-on retrouver un équilibre ?
Est-ce vous qui êtes trop sensible… ou lui qui va trop loin ?
Dans cet article, on va explorer les vraies raisons derrière ces remarques, et surtout, des solutions concrètes pour ne plus les subir – que ce soit en améliorant la communication… ou en posant des limites claires.
Pourquoi les reproches blessent autant ?
On pourrait croire qu’il s’agit juste de mots, de petites phrases lancées sur le ton de l’agacement. Mais en réalité, ce sont souvent des piques qui s’accumulent et finissent par laisser des traces profondes. Ce qui blesse, ce n’est pas toujours la gravité des mots… mais ce qu’ils disent de la relation.
Il y a généralement trois facteurs qui rendent une remarque difficile à encaisser :
La nature de la remarque
Est-ce qu’il critique une action ponctuelle ? Ou bien ce que vous êtes, votre personnalité, vos valeurs, votre façon d’être au quotidien ?
C’est une chose d’entendre : « Tu as oublié d’acheter du lait. »
C’en est une autre d’entendre : « T’es toujours à l’ouest, tu penses jamais à rien. »
La première est une observation factuelle.
La seconde est une attaque personnelle.
La fréquence des remarques
Un reproche occasionnel, dit avec bienveillance, peut faire avancer les choses. Mais quand les critiques deviennent quotidiennes, systématiques, voire automatiques, elles empoisonnent la relation.
On ne se sent plus en couple. On se sent en évaluation permanente.
La cible du reproche
Parfois, ce n’est pas vous qui êtes visée… mais ça tombe toujours sur vous.
Il critique votre cuisine, votre tenue, vos décisions… alors qu’en réalité, il exprime sa frustration, son stress, ou une insatisfaction plus profonde (au travail, dans sa vie perso, dans sa confiance en lui).
Mais voilà : vous devenez la cible par défaut.
🔎 On ne choisit pas toujours les mots qui nous blessent. Mais on peut apprendre à repérer ce qui, dans ces remarques, est révélateur d’un malaise plus large.
Et si ce n’était pas vous le problème ?
Lorsqu’on subit sans arrêt des remarques ou des critiques, on finit par douter de soi. Peut-être que vous vous êtes déjà dit : “Je suis trop sensible”, “Je prends tout mal”, “C’est moi le problème…”
Mais si ce n’était pas le cas ?
Et si ce comportement répétitif de votre compagnon en disait bien plus sur lui que sur vous ?
Parfois, l’autre est en souffrance… mais il ne le montre pas.
Un conjoint peut devenir agressif, critique, voire cassant, non pas parce qu’il vous déteste, mais simplement parce qu’il ne va pas bien lui-même. Il peut traverser une période difficile, être stressé par son travail, des soucis financiers, une fatigue accumulée… ou encore reproduire inconsciemment un schéma familial qu’il a toujours connu. Mais quelles que soient ses raisons ou ses blessures intérieures, rien de tout cela ne justifie qu’il vous rabaisse. Et encore moins qu’il vous fasse perdre confiance en vous.
Et s’il y avait un fait déclencheur ?
Il peut aussi y avoir un fait déclencheur, un événement précis qui a provoqué ce changement d’attitude. Cela peut venir de quelque chose que vous avez traversé ensemble — un échec, un déménagement, un accouchement difficile — ou d’une situation extérieure qui l’a fragilisé, comme un deuil ou une perte d’emploi. Identifier ce déclencheur peut parfois aider à comprendre ce qui se joue en profondeur, et donc à mieux poser les choses. Mais attention : comprendre ne veut pas dire excuser. Vous pouvez avoir de la compassion, chercher à comprendre ce qui l’affecte… mais vous n’êtes pas une éponge à reproches.
Un besoin de contrôle pour masquer une faible estime de soi
Parfois aussi, ce type d’attitude cache un besoin de contrôle, qui vient lui-même d’une faible estime de soi. Certaines personnes critiquent presque automatiquement, comme un réflexe de défense. Elles ont besoin de rabaisser l’autre pour se sentir un peu mieux. C’est souvent le cas des personnalités perfectionnistes, rigides, ou anxieuses. Quand elles se sentent dépassées, elles attaquent… ceux qu’elles aiment le plus. Mais vous n’êtes pas là pour encaisser sans rien dire. Vous n’êtes pas leur défouloir.

Peut-on encore discuter ou est-ce peine perdue ?
Quand on vit avec quelqu’un qui critique souvent, la tentation est forte de vouloir “mettre les choses à plat”. Après tout, c’est la base, non ? Parler, s’expliquer, vider son sac…
Mais dans les faits, ça ne se passe pas toujours comme ça.
Le mur : quand l’autre se braque
Tu l’as peut-être déjà vécu :
- Tu veux exprimer ce que tu ressens, et il tourne tout à la dérision.
- Tu choisis tes mots, tu parles calmement… et il se ferme.
- Ou pire, il inverse les rôles : « C’est toi qui exagères, t’es jamais contente. »
📝 “Souvent, quand on arrive à ce stade, c’est que la discussion a déjà échoué. Soit on a gardé pour soi trop longtemps et ça explose. Soit on a essayé, mais l’autre n’écoute pas.”
À force, on en vient à se taire. Par fatigue. Par peur. Par résignation.
Mais ça ne règle rien. Ça crée un climat d’angoisse et de frustration.
Communiquer oui, mais pas n’importe comment
Quand c’est encore possible, il y a des manières de parler qui ouvrent le dialogue.
La communication non violente (CNV), par exemple, propose d’éviter les fameuses phrases en “tu es…”, “tu fais toujours…”.
Car comme le disait Marshall Rosenberg :
💥 Le “TU” qui tue.
À la place, on peut dire :
“Quand tu fais cette remarque, je me sens rabaissée.”
Mais soyons honnêtes : la CNV ne fonctionne pas avec tout le monde.
Elle suppose que la personne en face veut entendre, veut comprendre, et n’est pas dans une logique de domination ou de mépris.
Sinon… ça reste des mots face à un mur.
Le vrai enjeu : tester s’il y a une ouverture… ou pas
Essayez encore une fois, dans un moment calme, de parler. Pas pour supplier. Pas pour vous excuser.
Mais pour dire les choses telles qu’elles sont. Sans hurler, sans accuser.
Juste pour voir si en face, il y a une réaction. Une prise de conscience. Ou non.
💡 C’est souvent à ce moment-là qu’on comprend s’il reste une base à reconstruire… ou si le respect fondamental n’est plus là.
Penser à la thérapie pour soi ou à la thérapie de couple
Parfois, malgré tous les efforts, le dialogue reste difficile, voire impossible. Dans ces moments-là, il peut être utile d’envisager un accompagnement extérieur.
Une thérapie individuelle peut vous aider à mieux comprendre vos émotions, renforcer votre confiance en vous, et trouver des stratégies pour vous protéger.
La thérapie de couple, quant à elle, permet de créer un espace sécurisé où chacun peut s’exprimer, et où le thérapeute de couple facilite la reconstruction d’un dialogue respectueux et sincère.
Cela ne signifie pas forcément sauver la relation à tout prix, mais d’abord prendre soin de vous et clarifier ce que vous souhaitez vraiment.
Prendre du recul : quand faut-il dire stop ?
Parfois, malgré tous nos efforts pour communiquer, poser nos limites et changer notre posture, la situation ne s’améliore pas. Pire, elle s’envenime.
Quand les remarques de votre partenaire deviennent incessantes, blessantes, toxiques, et que votre confiance en vous s’effrite jour après jour, il est crucial de vous protéger.
Reconnaître les signes d’une relation toxique
- Les critiques sont permanentes, elles visent votre personne, pas seulement vos actions.
- Vous vous sentez rabaissée, dévalorisée, voire humiliée régulièrement.
- Vous perdez confiance en vous, vous doutez de votre valeur.
- Votre bien-être mental est affecté : anxiété, tristesse, épuisement.
- Les tentatives de dialogue sont ignorées ou tournent systématiquement à l’agression.
- Vous avez peur de ses réactions ou de sa colère.
Se protéger, c’est un acte de courage
Mettre fin à une relation est difficile, surtout quand il y a des enfants, des contraintes financières, ou des années partagées. Mais vous n’êtes pas responsable du mal-être de l’autre. Votre priorité doit être votre sécurité émotionnelle et physique.
Se reconstruire
Si vous décidez de partir ou de prendre de la distance, pensez à vous entourer : amis, famille, professionnels (psychologues, associations).
Travaillez sur votre estime de vous, prenez soin de vous, retrouvez petit à petit confiance en votre valeur.
Vous méritez une vie où les paroles sont douces, où le respect est la base, où vous pouvez être vous-même sans crainte.