Collants pour hommes : entre tabou et tendance

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Par Elsa

C’est une question qui revient soauvent et qui alimente les discussions : pourquoi certains hommes portent-ils des collants de femme ? Est-ce une question de style, de confort ou bien un choix plus profond lié à l’identité ? Ce sujet, parfois tabou, est souvent associé à des débats sur le genre et les normes vestimentaires. Pourtant, il suffit d’observer l’histoire de la mode ou d’écouter les témoignages pour se rendre compte que la réalité est bien plus nuancée. Alors, mettons de côté les idées reçues et essayons d’explorer ce sujet en toute objectivité.

Les bas masculins à travers l’histoire

Avant l’apparition des collants modernes, les hommes portaient des chausses, l’ancêtre des bas, dès le Moyen Âge. Ces vêtements ajustés couvraient les jambes mais étaient séparés et attachés au pourpoint, une tunique courte. Contrairement aux collants actuels, ils étaient dépourvus d’élasthanne et confectionnés en laine, en lin ou en soie pour les plus aisés.

Le choix des matériaux variait selon le statut social : les nobles arboraient des chausses teintes et ornées, tandis que les paysans se contentaient de tissus plus rustiques. À partir du XVIIe siècle, les chausses furent peu à peu remplacées par des culottes et des bas, marquant la transition vers une mode plus proche de celle que nous connaissons aujourd’hui.

Ironiquement, alors que les collants étaient à l’origine une pièce essentielle du vestiaire masculin, ils sont aujourd’hui perçus comme un accessoire exclusivement féminin ou associé à la protection contre le froid. Ce changement de perception montre à quel point la mode évolue avec les mentalités, et rappelle que certains vêtements n’ont pas toujours eu la connotation qu’on leur prête aujourd’hui.

Collants pour hommes : vers une redéfinition des codes ?

Il n’y a qu’à voir Superman, Spiderman et consorts ! Curieusement, ces héros en collants n’ont jamais fait l’objet de moqueries… Pourtant, dans notre quotidien, l’idée d’un homme portant des collants reste un sujet de débat. Mais les codes vestimentaires évoluent et les frontières entre vêtements masculins et féminins s’estompent peu à peu.

Aujourd’hui, certains influenceurs et créateurs de mode osent le collant masculin, qu’il soit transparent ou opaque, réaffirmant son statut de pièce à part entière. Loin d’être une simple protection contre le froid, il devient un symbole d’affirmation de soi et un élément clé des tendances actuelles. Lors de la Fashion Week de Milan 2024, les designers ont frappé fort :

  • JW Anderson a remplacé le pantalon par des collants pour sa collection automne-hiver 2024-2025.
  • MSGM a mis à l’honneur la culotte masculine, entre audace et décontraction.

Un an après que Kendall Jenner ait popularisé la tendance du collant porté seul, la mode s’émancipe donc encore davantage. Désormais, le collant n’est plus relégué au rang de sous-vêtement, il devient un élément mode à part entière. Le collant semble être la prochaine pièce à s’affranchir des codes genrés. 

Collants pour hommes : bien plus qu’un accessoire de mode ?

Longtemps réservés aux femmes, les collants ne sont pourtant pas un vêtement exclusivement féminin. Dans les pays froids, il est courant que les hommes portent des collants sous leur pantalon pour se protéger du froid, comme une alternative moderne à la traditionnelle combine.

Côté sport, ils sont déjà omniprésents dans des disciplines comme :

  • le cyclisme, où ils offrent compression et maintien musculaire,
  • le jogging et le fitness, où ils améliorent la circulation sanguine,
  • le yoga, pour une totale liberté de mouvement.

De plus en plus d’hommes adoptent le collant au quotidien pour son confort et sa praticité, sans forcément chercher à suivre une tendance mode.

Seulement, peu de marques développent aujourd’hui de vrais collants pour hommes. On trouve surtout des leggings, souvent associés au sport. Pourtant, la demande existe et certains fabricants commencent à proposer des modèles adaptés à la morphologie masculine.

Problème de perception sociale : l’acceptation du collant masculin

Malgré une évolution des codes vestimentaires, le port de collants par des hommes suscite encore des réactions variées, surtout quand il s’agit de modèles plus audacieux. L’acceptation de cette tendance est loin d’être uniforme.

L’acceptation varie selon les cultures et les régions. Dans certaines régions du monde, comme l’Asie du Sud-Est, le port de collants, est déjà ancré dans la culture locale et n’attire pas particulièrement l’attention. En revanche, en Europe, la situation reste plus complexe. Bien que certains hommes osent porter des collants comme simple accessoire de mode ou pour le confort, cette tendance est parfois perçue comme déstabilisante. 

Le problème se situe souvent au niveau de l’image que le collant renvoie. Alors même que les femmes se sont appropriées des pièces traditionnellement masculines, comme les pantalons ou les vestes, les hommes peinent parfois à faire le chemin inverse sans crainte de jugement.

La difficulté d’assumer ce choix peut s’accompagner de préjugés tenaces. Certaines personnes jugent ce style comme « non masculin » ou stéréotypent ceux qui le portent. Les hommes qui choisissent de porter des collants peuvent être confrontés à des remarques désobligeantes, voire agressives, dans des espaces publics, au travail, ou même dans leur entourage personnel.

Au-delà de la mode, c’est pour certains un combat pour l’affirmation de son identité. En effet, certains hommes se retrouvent à cacher leur penchant pour les collants, soit par crainte du regard des autres, soit par peur de ne pas correspondre à l’image qu’ils croient devoir incarner. Pourtant, il est important de souligner que chacun devrait avoir la liberté de s’habiller comme il l’entend, sans que cela n’engendre de jugement ni de pression sociale.

Ce chemin vers une plus grande acceptation semble encore semé d’embûches, et le regard des autres reste un obstacle majeur pour beaucoup. Mais petit à petit, ces conventions se fissurent et permettent à chacun de s’exprimer à sa manière. Alors, le collant masculin sera-t-il la prochaine pièce phare du vestiaire masculin ? Les tendances actuelles semblent en tout cas ouvrir la voie à une mode plus libre et assumée.

A propos de l'auteur
Elsa
Je suis la créatrice du site Belle(s) sans effort. Un site pour partager toutes nos astuces, bons plans et réflexions !

5 réflexions au sujet de “Collants pour hommes : entre tabou et tendance”

  1. Bonjour,
    Je porte des collants au quotidien avec des jupes masculines chez moi et dans la rue . Je les ai adoptés il y a quelques années déjà pour leur confort. Qu’ils soient transparents (20 deniers) ou opaques , satinés, mats, noirs, bleus, gris ou marrons, je les associes avec mes kilts traditionnels ou jupes en jean.
    Je suis souvent confronté aux regards et remarques désobligeantes mais j’ai aussi droit aux compliments de certaines femmes par rapport à mes looks. Je suis toujours bien reçu dans une boutique de collants d’une marque Italienne, les vendeuses ont le sourire et donnent de bons conseils.
    Je suis un homme porteur de collants qui ne se et ne les cache pas.

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  2. Libre et assumé…alors il faut mettre quelques réserves.
    J aime en.porter depuis mes 20 ans…je suis jeune retraité !
    Je ne me suis jamais caché, en short, en.jupe, jambes épilées c est pour moi un.veritable plaisir, cela galbe bien les jambes,et avec le temps cela cache les petites imperfections de la peau….oui avec le temps….
    Alors faites moi plaisir, n allez pas chercher louis XIV ,ou autres nobles qui portaient les collants pour vous justifier.
    Sortez en ville en.collant, il y aura tjrs des ricanements dans votre dos mais je dois reconnaître que les femmes sont souvent plus tolerantes que les hommes ….mais j ai remarqué que des hommes à une terrasse se moquent volontiers de moi, mais pris individuellement ils ont une autre opinion…allez comprendre….
    Au plaisir de vous lire

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  3. Et oui, je suis un des (rares) hommes qui porte très souvent des collants. Et ça déjà depuis une vingtaine d’années. Des collants noir, ou colorés, même artistique. Et… sans aucun problème. Mon look est assez masculin grâce au talent d’une créatrice bretonne qui fait la plupart de mes vêtements.

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  4. Bonjour, je suis un homme hétéro qui porte surtout des bas classiques avec un porte jarretelle ou parfois des collants, depuis toujours du matin au soir par passion, je m’expose ainsi chaque jours sans aucune appréhension en short pour sortir en public, aller au supermarché, etc….Je vais dîner chez mes amis toujours en bas sans aucune gène. Je ne pourrais pas sortir sans mes mes jambes gainées de bas ou de collants avec toujours des talons qui les mettent en valeur. J’ai la chance d’avoir de belles jambes épilées qui font envie aux femmes, j’ai eu souvent des remarques positives de leur part, je vais chez mon esthéticienne pour mon épilation régulièrement,. J’ai une collection de bas de plus de 300 paires de bas avec porte-jarretelles,de bas up et de collants, j’ai une grande commode qui en est pleine. J’ajoute que j’ai aussi une belle collection de talons plus ou moins haut que je porte toujours avec mes bas, le rendu de la jambe ainsi met en valeur mes jambe dont je prends soin.

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  5. “sans crainte de jugement”

    C’est sur ce point que se joue le fait d’oser ou de ne pas oser. On ne peut pas agir sur le jugement puisqu’il est le fait d’autrui. Alors il faut apprendre à ne pas le craindre, et savoir le retourner à son avantage si nécessaire. Et alors on découvrira que cette crainte nous fait souvent surestimer le risque réel.

    Je sais de quoi je parle car je suis un homme, marié, père comblé de 3 enfants, et il y a 2 ans un problème de santé m’a fait sauter le pas d’assumer publiquement mon goût pour les collants, et plus généralement pour les vêtements issus de la garde-robe dite “féminine”, que je trouve beaucoup plus attrayante que son pendant masculin. J’aime les collants colorés, que je porte avec bottines Chelsea ou chaussures montantes, shorts plutôt courts ou corsairs, bref je ne le cache pas, sans pour autant chercher à nier mon identité masculine, encore moins à me travestir.

    Étonnamment les réactions sont peu nombreuses. Passé ce moment où les gens vont vous regarder de la tête aux pieds, j’ai peut-être eu une ou deux remarques sans méchanceté de la part de connaissances, quelques compliments aussi de certains de mes clients, et un seul regard clairement désapprobateur venant d’un parfait inconnu.

    L’attitude joue beaucoup j’en suis certain. N’ayez pas l’air d’avoir honte, mais au contraire sûr de vous. Ne vous justifiez jamais. C’esr votre choix, il ne nuit pas aux autres. Évacuez les éventuelles réflexions calmement et avec le sourire, et vous vous apercevrez bien vite que le malaise se situe bien souvent plus du côté de “l’agresseur” que du vôtre. Bien-sûr il vaut mieux avoir un peu de répartie. Je me souviens d’une cliente me disant un jour que ça la faisait rire, à qui j’ai répondu que ça me ravissait de la faire rire, car il vaut mieux rire que pleurer. A la question “pourquoi… ?” : un “parce que j’aime bien” n’appelle souvent pas de réponse, et si la suite devait être “tu as des goûts bizarres” je répondrais par une autre question : bizarres ou différents ?

    Le seul vrai point de difficulté à mon avis, dans l’environnement qui est le mien, pourrait être le monde de l’entreprise, qui est par définition un monde de conformité absolue. J’ai pour ma part la chance d’être travailleur indépendant, donc à l’écart des règles implicites ou explicites existantes dans le monde du travail. Paradoxalement la famille peut également être un lieu d’hostilité plus que la rue, les parents projetant souvent leurs propres désirs sur leurs enfants, que cette liberté risque de boulverser, puisque réveillant certains préjugés pourtant non-attestés dans la réalité (à l’extrême : travestissement = homosexualité alors qu’on ne soupçonnera pas une femme en jean’s / polo d’homosexualité, et que les différentes études sur le sujet tendent même à démontrer le contraire).

    Voilà pour la modeste contribution d’un homme qui a décidé de s’affranchir du regard des autres afin d’aligner qui il montre avec qui il est, et qui ne le regrette pas.

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