Je suis la première à l’expliquer, sur le papier le microshading vend du rêve: cette technique de maquillage semi-permanent permet de donner plus d’intensité au regard en comblant les zones clairsemées ou en ajoutant de la densité. Cependant, derrière cette promesse de beauté facile se cachent des dangers souvent sous-estimés. C’est pour cela qu’il y a certains ratés, auquel j’ai consacré un article suite à la mauvaise expérience de mon amie. Ici, nous allons explorer les risques du maquillage permanent. L’objectif est de vous informer au mieux des risques de ces risques afin que si vous décidez de vous lancer, vous soyez très vigilantes et que vous évitiez une catastrophe (et surtout d’avoir à passer par le détatouage au laser). En levant un à un tous les risques évoqués ci-dessous vous mettez toutes les chances de votre côté pour avoir un résultat optimal.
Rappel: qu’est ce le microshading ?
Le microshading est une technique cosmétique semi-permanente utilisée pour améliorer l’apparence des sourcils (ex : combler des sourcils clairsemés, besoin d’améliorer la densité…). Contrairement à la technique de microblading qui crée des traits fins imitant des poils, le microshading utilise une méthode avec des points pour injecter des pigments sous les couches superficielles de la peau, donnant un effet plus doux et ombré (powder brow), semblable à celui du maquillage des sourcils. Cette méthode est souvent recommandée pour ceux qui ont la peau sensible ou grasse. Le microshading peut durer jusqu’à 5 ans mais la technique nécessite des retouches périodiques (a minima annuelle). Sans retouche il y a notamment le risque que le pigment s’estompe et perde de sa couleur avec le temps. Cela est particulièrement vrai pour les pigments organiques, qui ont tendance à se dégrader plus rapidement que les pigments minéraux.
Je préfère le préciser, il y a plusieurs appellations pour le microblading ou le microshading : maquillage permanent, maquillage semi permanent, tatouage des sourcils. Alors quelle est la bonne ? Elles le sont toutes. Certaines considèrent le shading comme du maquillage semi permanent car il faut faire des retouches, certaines comme du maquillage permanent car il restera toujours une trace, comme toujours. Enfin, d’autres appellent ça tatouage des sourcils alors que le tatouage des sourcils se fait avec de l’encre, plus en pronfondeur dans la peau puisque l’encre est implantée dans l’épiderme. De mon côté, j’utilise les appellations ; maquillage permanent ou maquillage semi permanent.
Maquillage permanent: un manque de cadre précis?
Le microshading exige une expertise approfondie. Il est donc essentiel de se rendre compte de l’importance de la compétence et de l’expérience du professionnel. Malheureusement, des praticiens mal formés ou inexpérimentés peuvent commettre diverses erreurs, notamment le choix incorrect des couleurs, des formes inadaptées au visage, une gestion médiocre des textures cutanées, des traits trop profonds, un angle d’application inapproprié, une pression inégale, une mauvaise application du pigment, et bien d’autres. Outre les résultats esthétiquement décevants, ces erreurs peuvent également causer des lésions cutanées et des problèmes de santé.
Dans l’univers du maquillage permanent, on trouve à la fois des spécialistes qui travaillent en solo (indépendants) et des esthéticiennes diplômées qui font de la dermopigmentation en institut. Mais même si elles ont un diplôme en esthétique, ça ne veut pas forcément dire qu’elles sont compétentes en microblading ou microshading. Et la réalité est que pour faire cette activité le diplôme n’est pas requis. Ce métier n’est pas reconnu, ce que je trouve personnellement choquant car cela reste une opération qui touche au corps humain ! Il est donc important de savoir qu’il n’existe actuellement aucun diplôme officiellement reconnu pour la pratique de la dermopigmentation. La seule obligation pour les professionnels est le suivi d’une formation de 3 jours sur les normes d’hygiène et de salubrité. La qualité de leur travail dépend donc largement de leur talent individuel, de leur apprentissage et de leur expérience pratique. On dirait un jeu de hasard où on se dit “il ne me reste plus qu’à bien tomber!”.
Comme chaque institut ou praticien a ses propres règles, il faut donc bien prendre le temps de partager avec la professionnelle qui se chargera de votre maquillage permanent des sourcils. Interrogez-là, innocemment, pour en savoir plus sur son expertise (depuis quand? comment a t’elle été formée? par qui? partage t’elle des photos de ses réalisations? quels sont les pigments utilisés?). Et si c’est un institut de beauté avec plusieurs salariés, je parle bien d’échanger avec la professionnelle qui fera VOTRE soin, celle qui mettra les mains sur VOS sourcils. Il faut aller plus loin que la réputation d’un institut. Si par exemple, elle vous indique se former régulièrement sur les nouvelles techniques, avoir fait une formation en microblading, en microshading, en colorimétrie… c’est déjà un très bon point, vu que ce n’est même pas obligatoire.
L’importance du matériel
Le choix des pigments est un élément clé dans la réussite de votre tatouage des sourcils. Il est recommandé d’opter pour des pigments organiques (biorésorbables) plutôt que minéraux car ces derniers ont tendance à s’oxyder avec le temps, ce qui peut entraîner des changements de couleur inattendus (vous vous demanderez alors pourquoi ça vite au orange, au rouge etc.). Les pigments organiques offrent une stabilité de couleur supérieure et sont moins susceptibles de provoquer des décolorations indésirables. Travailler avec des pigments de qualité médiocre ou contrefaits peut également entraîner des réactions allergiques, des infections cutanées et d’autres complications indésirables.
Idem, lorsque vous échangerez avec la professionnelle, demandez-lui la provenance de leurs pigments, essayez de savoir s’ils mélangent des marques différentes de pigment pour obtenir la coloration demandée. Si c’est le cas, méfiance ! En effet, il semble que les pigments d’une même marque peuvent être mélangés entre eux mais pas les pigments de deux marques différentes. Impossible de savoir quels pourraient être les effets.
L’utilisation d’aiguilles de mauvaise qualité peut compromettre la précision du tracé, entraîner un résultat inégal, même endommager la peau.
La stérilité des outils est également cruciale pour prévenir tout risque infectieux.
Essayez de repérer la marque du dermographe utilisée et, si elle vous en fait part, notez la marque. Il existe plusieurs qualités de matériel. Le dermographe peut aller de 500€ à 2000€. Dites-vous bien que derrière cet écart de prix il y a nécessairement une raison. Un mauvais dermographe peut être à l’origine de tracés manquants de précisions et à un manque d’aiguilles disponibles limitant donc l’utilisation d’une aiguille adaptée à votre type de peau.
La connaissance des contre-indications
Outre la qualité du matériel et les compétences du professionnel, il est primordial d’être informé des contre-indications du microshading. Certaines personnes peuvent présenter des conditions médicales ou des facteurs de risque qui rendent le microshading inapproprié ou nécessitant des précautions particulières. Parmi les contre-indications courantes figurent les allergies aux pigments, les infections cutanées, les troubles de la coagulation, les affections cutanées inflammatoires et la prise de certains médicaments.
Voici une liste non exhaustive des contre-indications :
- Problèmes cardiaques et prise de médicaments pour ces problèmes.
- Grossesse.
- Maladie du sang ou troubles de la coagulation.
- Sous traitements lourds y compris contre l’acné (roaccutane, curacné), radiothérapie, chimiothérapie…
- Tumeurs bénignes.
- Maladies infectieuses aiguës.
- Maladie de la peau (eczéma, psoriasis, verrues, …), plaies ouvertes ou brûlures ou infections cutanées actives dans la zone à traiter.
- Inflammations.
- Sensibilité à la formation de cicatrices hypertrophiques et chéloïdes.
- Épilepsie.
- Utilisation d’anticoagulants.
- Problème médical grave affectant votre santé.
- Soin botox, peeling chimique récent (à définir avec le professionnel).
- Allergie à la lidocaïne, la tétracaïne, la benzocaïne, la prilocaïne ou l’épinéphrine.
- Enceinte et en période d’allaitement. Consultez votre médecin avant de subir l’intervention.
N’oubliez pas que chaque personne est unique, il est donc essentiel de consulter un professionnel ou un médecin pour évaluer si la procédure est appropriée pour vous.
Une possible réaction allergique
Bien que rares, les réactions allergiques aux pigments utilisés en microblading ou microshading peuvent survenir. Cela peut entraîner des rougeurs, des démangeaisons, un gonflement ou même des lésions. Il est crucial d’effectuer un test de patch cutané avant la procédure pour minimiser ce risque.
La préparation de sa peau
La veille de la pigmentation, il est parfois recommandé d’effectuer un gommage doux de la zone à traiter. Cette étape permet d’exfolier la peau en douceur, favorisant une hydratation optimale.
Cependant, il est essentiel d’éviter l’utilisation d’alcool ou de produits irritants sur la peau avant la séance, car cela pourrait provoquer des irritations et des sensibilités cutanées. De même, il est recommandé de ne pas prendre d’aspirine ou d’anti-inflammatoires, sauf si cela est indispensable et que le médecin l’a expressément autorisé. Il est important d’informer la professionnelle de tout médicament que vous pourriez prendre, car cela peut avoir un impact sur la séance de microshading.
Le jour de la pigmentation, une étape tout aussi cruciale consiste à nettoyer minutieusement la peau à l’aide d’une eau micellaire douce. Ce nettoyage en profondeur a pour objectif de débarrasser la peau des dernières impuretés, réduisant ainsi le risque de contamination lors de la pénétration cutanée pendant la séance. Il est également recommandé de ne pas exposer la peau au soleil ou de la bronzer avant la séance, car une peau bronzée peut être plus sensible et réactive, ce qui pourrait compromettre les résultats escomptés.
Après la séance de microshading: la cicatrisation
Lorsqu’il s’agit de microshading des sourcils, la séance elle-même est importante, mais le processus de cicatrisation après une séance de microshading ne doit en aucun cas être négligé. Il est essentiel de suivre attentivement les consignes qui vous seront fournies par votre praticienne, car une cicatrisation inadéquate peut compromettre le résultat final et même entraîner un microshading raté. En résumé, la cicatrisation après une séance de microshading comporte deux étapes cruciales :
- Première étape (1 semaine environ) : Désinfectez la zone et appliquez une crème cicatrisante pour favoriser la guérison. Ne retirez pas les croûtes manuellement, suivez les recommandations en évitant le maquillage, l’eau, la transpiration excessive, la vapeur et l’exposition au soleil.
- Deuxième étape (8e au 28e jour) : Les croûtes disparaissent. Utilisez une crème hydratante légère pour maintenir l’hydratation. Il est essentiel d’éviter l’utilisation de crèmes contenant des dérivés pétro-chimiques tels que la vaseline et la paraffine. Évitez toujours le soleil, les soins cosmétiques agressifs et l’épilation à la cire en dehors de la ligne des sourcils.
Une cicatrisation inadéquate peut entraîner des problèmes tels que des infections, des décolorations, des démangeaisons et des rougeurs. Respectez donc bien les consignes post-microshading et surveillez les symptômes anormaux.
Si malheureusement le microshading n’a pas le résultat attendu et que vous chercher une solution pour enlever rapidement ce mauvais souvenir, n’hésitez pas à consulter mon article à ce sujet.
Attention danger !
Pour finir, je vous conseille de faire demi-tour et de partir en courant sans hésiter une seconde si la praticienne (en institut de beauté ou indépendante, peu importe!) :
- ne tient pas de dossier par client > rappelez vous qu’elle doit tracer le(s) pigment(s) utilisés, la traçabilité est indispensable,
- ne semble pas connaître la composition des pigments utilisés,
- vous indique ne pas assurer le suivi ou les retouches,
- vous allez vous renseigner et on vous propose de le faire le même jour,
- si l’institut vous dit que c’est une personne extérieure qui le réalisera et ne peut donc pas vous renseigner,
- vous promet 100% de réussite sans effets secondaires,
- vous propose une remise si vous vous décidez rapidement,
- si vous avez un grain de beauté, faitres-le test en lui demandant également s’il est possible de le traiter pour l’atténuer ou supprimer le relief et que vous avez un “oui” : c’est inconscient car très risqué (cancer du mélanome malin qui peut se développer suite à l’intervention),
- vous faites le maquillage permanent et elle ne commence par par un dessin préalable au crayon (oui, il est encore temps de partir, n’hésitez pas une seconde),
- ne respecte pas les précautions d’hygiène : désinfection des mains, pas de gants.
La sécurité et la confiance sont essentielles lorsque vous envisagez le microshading ou toute autre procédure de maquillage permanent. Si vous avez le moindre doute concernant la praticienne, la procédure ou les conditions d’hygiène, n’hésitez pas à faire marche arrière: FUYEZ. Ne vous sentez pas obligée de rester, ne faites pas cette erreur, il s’agit de votre visage, votre peau ! Il mérite la meilleure attention et les meilleures pratiques.